Tu es là. A te demander ce que tu fou. Ou tu vas, ce que tu veux et pourquoi tu vis. Tu ne vois dans le regard des autres qu'indifférence ou moqueries, racontards de connerie. Tu te loves dans un lit de tristesse et de solitude. Tu fuis le regard des gens par peur qu'il ne croise pas le tiens, par peur qu'il se baisse. Les trottoirs sont les seuls qui semblent te comprendre. Ils supportent tes pas et tes larmes coulent a flot dans leurs canivaux. Le Brouillard tombe sur ta vie et tu n'y vois plus rien, plus rien que du regret, de l'amertume, des critiques faciles. Tu n'y sens plus qu'un coeur de pierre qui bat, a t'en faire péter la carlingue, a devenir fou tu t'accroches à ce qu'il te reste, c'est à dire rien. Seul tu crèves dans ta propre connerie, dans tes propres certitudes. Le monde ne tourne plus depuis bien longtemps, la pluie s'est arrétée en toi, plus rien ne traverse ta carapace. Invincible de toi-même tu ne sais plus si tu est vivant, voyage aux pays des morts de sentiments. Tel est désormais ta sombre destinée.
Le soleil, tu ne sais plus s'il a même existé, s'il s'est un jour posé sur ton passé, s'il se posera un jour sur ton futur. Tu ne sais même plus la signification de certains mots, tout simples. Tu te tais quand quelqu'un tente de te montrer un peu d'interet. Ce n'est pas possible. Tu ne dis rien, tu regardes, tu observes, tel un fauve prêt a déchiqueter sa proie. Tu ne vois plus que volcans de violence et de sang, de haine dénuée de toute logique. Tel un shérrif malade ta folie s'abat sur tout ce qui bouge, sur tout ce qui crève, sur tout ce qui n'est que rêve. Tu détruit tout sans réflechir et ne voit d'intérêt que dans ta propre inexistence.
Tes acalmies sont les plus dangereuses, tu t'enfermes a triple tour dans ta chambre, le télephone sonne désormais aux abonés absents. La cigarette brule tes doigts et le sommeil ne viens pas. Défoncé tu détruit le peu qu'il te reste. Tes mains endolories saignent et tes muscles te font hurler à la mort tant ils sont tendus. Dans ce délire tu désespère que l'on t'entende, que l'on vienne à ton secours. Tu renie tes propres espoirs alors que tu crèves d'aide et de soutien, d'amour. Le suicide n'est même pas une solution, tu veux crever là à petit feu pour que l'on s'apitoie sur ton pauvre sort. Mais tu ne veux pas voir et tu ne veux pas entendre que ca ne durera qu'un temps et que très vite les gens oublieront même jusqu'à ton inexistence permanente.
Dans un dernier soubresaut ton corps tombe. Ton coeur bat a tout rompre. Il voudrait s'envoler, être libre de cette cage de folie meurtrière que tu lui imposes. Innanimé tu gis sur le sol. Le sommeil viens enfin. Tu te relèves. Hagard et le même cercle vicieux recommence. Tout se bouscule dans ta tête, on devrait t'interner, on devrait te ranimer, te montrer un chemin, une personne a qui faire confiance. Et si dans ton délire une main se tendait, et si ce rêve devenait réalité, tu n'oses y penser car ton cerveau malade se cogne contre les murs de cette vie que tu t'es construit. Tu te veut le centre du monde sans entendre la voix des autres. Tu n'accepte pas les différences et fais tout pour faire tourner ton propre univers. Ca ne marche pas comme ca. Tu ne peux pas détruire ta vie parce que les autres ne la construisent pas avec toi.
Relève ta gueule, crie ton desespoir, lutte a chaque instant. Trouve une passion, un guide, un truc qui fera que tu sera enfin toi. Ne te laisse pas bouffer par l'apparence, par ce temps, ne le laisse pas abimer ce qu'il y a de plus beau en toi. Lutte pour toi avant tout et tu pourra dès lors lutter pour les autres. On ne peut pas changer le monde ni les hommes si l'on ne se change pas soi-même...Ne reste pas sur place...Donne ton coeur, donne tes joies, même les plus insignifiantes, donne tes doutes, tes tristesses, tes envies, fait battre ton coeur, retrouve ta sincerité, ne regarde pas les autres, pas pour le moment, n'attends rien en retour, apprends a donner, a partager, à rire, à t'exprimer mais pour rien au monde ne regarde le mur de ta propre connerie. Le détruire est mission quasi impossible alors Avance...Avance Merde!!
à 17:06